Qui était Paul Sabatier ?

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L’Université Paul Sabatier ne doit pas son nom au hasard. Ce grand chercheur, Prix Nobel de chimie en 1912, est à l’origine de l’important développement de la faculté au début du XXème siècle. Un personnage brillant, très attaché à sa région natale.

 

Paul Sabatier naît le 5 novembre 1854, à Carcassonne. Pour ses études, il s’installe à Toulouse au lycée Pierre-de-Fermat. C’est un élève brillant. Baccalauréat en poche, deux options s’offrent à lui, il est reçu à l’Ecole polytechnique et à l’Ecole normale supérieure, toutes deux à Paris. Il fera le choix de l’Ecole normale supérieure. En 1877, il obtient son concours d’agrégation pour devenir professeur à l’université. Il travaille quelques années en tant qu’assistant de Marcellin Berthelot au Collège de France avant de soutenir sa thèse en 1880, portant sur la thermo-chimie du soufre et des sulfures métalliques.

Pendant deux ans, il est chargé d’un cours de physique à l’université de Bordeaux avant d’accepter le même poste dans la ville rose. En 1884, il devient titulaire de chimie générale et travaille notamment sur la chimie minérale. Collaborant avec l’abbé Jean-Baptiste Senderens, il étudie l’action catalytique du nickel sur les corps organiques. Ces recherches aboutiront à la découverte de l’hydrogénation par catalyse, un pas de géant qui ouvrira de grandes perspectives dans le secteur industriel et qui lui vaudra le Prix Nobel de chimie en 1912.

 

Un homme attaché à Toulouse

Cette découverte est encore utilisée aujourd’hui, notamment par la Station spatiale internationale pour produire l’eau nécessaire à bord. Paul Sabatier est élu doyen de la faculté de science en 1905 et impulse la création d’instituts de recherche et d’enseignement appliqués à Toulouse. Ces bâtiments existent toujours aujourd’hui et sont devenus des écoles d’ingénieurs. Il est aussi à l’origine de la construction de locaux situés Allées Jules Guesdes à côté du Grand Rond (aujourd’hui bibliothèque universitaire santé de Rangueil). Très attaché à sa région, il refuse plusieurs propositions de l’Académie des Sciences de Paris, qui modifia son règlement pour pouvoir l’accueillir en son sein. Il décède le 14 août 1941 à Toulouse et sera enterré chez lui, à Carcassonne, dans le cimetière Saint-Vincent.

 

Article de Rémi Beaufils