Les Abattoirs, de la boucherie à l’art, retour sur deux siècles d’histoire

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Le musée des abattoirs, situé sur la rive gauche de la Garonne, dans le quartier de Saint-Cyprien, est un des lieux d’expositions les plus dynamiques et les plus reconnus de Toulouse. Comment cette bâtisse, qui a vu défiler pendant un siècle et demi des millions d’animaux prêt à être conditionnés pour la vente, est-elle devenue un des fleurons de la culture de la ville rose ?

 

Tout débute en 1823. La ville de Toulouse décide de créer un site permettant de regrouper tous les abattoirs de la ville. En 1825, le projet prend forme peu à peu dans l’esprit de l’architecte Urbain Vitry, en charge des plans. Il faudra sept ans pour que la construction arrive finalement à son terme, en 1833. Il comprend alors une grande salle d’abattage, une salle de dépeçage et un bâtiment réservé aux échaudoirs. « C’est dans la bâtisse du centre que les bêtes étaient pendues par les pieds avant d’être tuées » explique Olivier Michelon, directeur de l’actuel musée. Tout le sang versé par les animaux était alors déversé dans la Garonne.

 

De la viande à l’art

Pendant 155 ans, les abattoirs de Saint-Cyprien ont été premier employeur des habitants de ce quartier, très pauvre à l’époque. En 1988, le site ferme ses portes. « Toulouse était en pleine expansion, les abattoirs ne pouvaient pas rester en plein cœur de la ville », ajouté à cela, les caprices de la Garonne, qui venait régulièrement chatouiller les pieds des riverains.

Laissé en friche, le bâtiment sera tout de même inscrit en tant que monument historique en 1990. Dès 1991, la ville de Toulouse et la région Midi-Pyrénées décident d’y implanter un espace d’art moderne et contemporain. Les architectes Antoine Stinco et Rémy Papillault sont retenus pour mener à bien le projet de réhabilitation. « Ils ont travaillés dans un souci de préservation du site. Le bâtiment en lui-même n’a pas changé » souligne Olivier Michelon. Seuls quelques changements ont été apportés, permettant notamment au musée d’aujourd’hui de conserver soigneusement ses œuvres. Les Abattoirs, en tant qu’espace culturel, ouvrent leurs portes le 23 juin 2000.

 

Article de Rémi Beaufils