Conseil municipal : François Briançon se moque des « deux droites » toulousaines

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Ce vendredi se tenait à Toulouse le second conseil municipal de l’année. Entre prises de positions sur le dossier Sanofi et sur le verdict d’AZF, les traditionnelles querelles droite/gauche se sont ravivées sur le dossier des zones prioritaires de sécurité.

 

« Ne tombons pas dans le jeu de Sanofi, qui consiste à faire comprendre qu’ils ont beaucoup d’argent et qu’ils n’ont pas besoin de discuter » a préconisé Pierre Cohen. En ce mois de septembre, qui a vu la protestation des salariés monter en grade, le sujet était inévitable. « Ce flou entretenu sur le site de Toulouse est inacceptable » a dénoncé Régis Godec, chef du groupe EELV à la mairie. La droite et les communistes ont eux aussi condamné « le comportement des patrons de Sanofi ». Une voix dissonante, celle de Marie Dequé du groupe Toulouse Métropole d’Europe, a néanmoins estimé que « les scientifiques devraient être à la table des négociations plutôt que les salariés ». L’autre actualité du moment concernait la onzième commémoration de la catastrophe AZF. Là aussi, le caractère bienvenu du verdict prononcé lundi a fait consensus. « Remettre en cause toutes les explications farfelues était nécessaire. Ce que la justice a rendu est réel » a salué le maire. Seule vraie annonce, celle de la mise à disposition du « chéquier Découverte » destinée aux nouveaux arrivants de la ville. Remise lors de la traditionnelle réception au Capitole, elle permettra aux néo-toulousains de découvrir gratuitement des lieux culturels comme les musées, les bibliothèques ou les opéras. La gratuité des transports pour les plus de 65 ans a également été entérinée.

 

Petites querelles de voisinage

C’est le thème de la sécurité et des zones prioritaires qui a délié les langues. Dans son discours introductif, Pierre Cohen a déclaré qu’il n’y a « aucun intérêt à être dans le top 15 de la violence et de la délinquance ». Et le socialiste d’affirmer que « Toulouse n’est pas Marseille ». Jean-Luc Moudenc, son prédécesseur de droite, a opposé sa déception de ne pas intégrer ce classement au contraire de certaines petites bourgades. La perte de temps induite ainsi que l’absence de moyens supplémentaires ont été fustigé par le député. Immédiatement, les forces de gauche en présence sont montées au créneau. « Vos discours sur la sécurité sont incohérents avec votre volonté d’abaisser les dépenses publiques » a entamé le communiste Pierre Lacaze. C’est François Briançon, chef du groupe socialiste, qui s’est chargé d’enfoncer le clou. « Monsieur Moudenc, vous êtes d’une mauvaise foi incroyable. Vous savez bien qu’il y a deux listes, l’une de la police pour le secteur urbain, l’autre de la gendarmerie pour le rural. Vous ne cherchez pas à résoudre l’insécurité, vous cherchez à l’exploiter ». Très en verve, l’adjoint a brossé un portrait moqueur de l’opposition toulousaine. « J’ai l’impression qu’il y a deux droites. Celle qui veut revenir aux années 80, c’est la droite moins moins de M. Moudenc. Et celle de Mme Veyrac, la droite plus plus, qui veut toujours aller plus loin. Je suis un littéraire mais je me demande ce que l’addition des moins et des plus donne comme résultat ». Quoi qu’il en soit, les inquiétudes économiques et sociales, elles, se multiplient.

 

Christophe Guerra