A Toulouse, les Verts militent pour « une PAC plus saine et solidaire »

321

La PAC 2014-2020 est en pleine négociation. Hier les sympathisants d’Europe Ecologie Les Verts s’étaient donnés rendez-vous sur les différents ponts de la ville pour exprimer leur désir d’une « réforme plus juste ». Ils veulent des changements tranchants pour une agriculture saine et verte.

 

A l’occasion de la journée nationale de mobilisation « une vraie réforme pour une autre PAC », les militants et les élus EELV de la région ont déployé des banderoles et distribué des tracts sur les ponts toulousains. Ils s’associent à l’action « Good Food March » qui conduit aujourd’hui des membres d’ONG à manifester et à se faire entendre des négociateurs au Parlement européen de Bruxelles, pour obtenir une PAC plus saine et solidaire.

« Il y a une nouvelle PAC tous les cinq ans, la dernière fois elle a été reconduite quasi à l’identique. Maintenant nous la voulons au goût du jour où on se préoccupe d’emploi, d’environnement et de santé publique » déclare Bernard Voegeli, porte-parole EELV. Les écologiques veulent, entre autres, rétablir un lien entre le producteur et le consommateur ou encore instaurer un plafonnement à 100 000€ des aides versées aux exploitants agricoles. « Jusque là, la PAC privilégiait les industriels et les céréaliers, cette mesure permettrait d’économiser sept milliards d’euros au niveau de l’Union Européenne, ces sept milliards pourraient aider un grand nombre de petite exploitation ». Une réforme qui comprendrait également une régulation des marchés pour empêcher la spéculation sur les produits alimentaires et des aliments sains. « On veut diminuer très fortement la quantité de produits chimique et d’engrais dans les terres agricoles que l’on retrouve dans nos aliments. Ces dangers se détériorent dans le corps et peuvent provoquer des allergies etc… » rappelle le porte-parole EELV.

 

« Plus qu’une politique agricole c’est une grande politique générale pour l’UE »

L’agriculture et la pêche sont les deux secteurs clés. Pour Bernard Voegeli, « il faut abandonner l’agriculture industrielle pour revenir à une agriculture plus familiale avec des méthodes culturales différentes, beaucoup plus soucieuse de l’environnement et de la santé que ce qu’elle est actuellement ». Aboutir à un système plus familial contribuera, « à revenir à des bases où l’exploitation sera plus génératrice d’emploi et de qualité avec l’alimentation biologique notamment. Le bio a besoin de plus de main-d’œuvre, donc plus d’emplois et de qualité » explique Bernard Voegeli. Pour rappel, l’agriculture biologique représente 3% des terres en France. Pour la pêche, « on doit changer la gouvernance des océans. Actuellement, au-delà de 400km des cotes, il n’y a plus aucune autorité, ce qui fait que des navires usines ratissent les grands fonds des océans et détruisent la biodiversité ».

 

Emma Faury