Les salariés du Journal Toulousain « inquiets » pour leur avenir

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Mis en examen et écroué vendredi soir pour « escroquerie en bande organisée », « association de malfaiteurs » et « blanchiment », l’homme d’affaires et patron du Journal toulousain, Marcial Layani, laisse les salariés de l’hebdomadaire dans l’incertitude. En attendant la décision du juge d’application des peines qui devrait intervenir mercredi, la rédaction s’est mobilisée pour éviter toute « confusion entre l’actionnaire et le journal » et faire part de leur « inquiétude pour l’avenir ».

 

« Le journal est en danger », confirme Maître Benarrous, avocat des salariés de l’hebdomadaire toulousain. Dans le flou depuis lundi dernier et l’interpellation de « notre patron » par les enquêteurs de la division financière du SRPJ de Toulouse, les salariés ont organisé une conférence de presse pour faire part de leur « inquiétude », explique Thomas Simonian, coordinateur de la rédaction. Soumis à un plan de continuation depuis 2012 et la reprise de l’homme d’affaires, l’avenir de l’hebdomadaire toulousain est suspendu à la décision du « commissaire à l’exécution du plan, Maître Fourquié, qui devra nommer un responsable de gestion si Marcial Layani devait être empêché de reprendre la gérance de la société ». Une décision qui pourrait intervenir dès mercredi, date à laquelle le PDG de la holding Citizen K saura s’il reste en détention provisoire ou s’il est autorisé à sortir.

Dans l’attente de cette décision de justice, « les salariés continuent le travail avec cette épée de Damoclès sur la tête », souligne Maître Benarrous qui rappelle les deux échéances qui pèsent sur les salariés à court terme. « Il y a incertitude sur le paiement des salaires de janvier et la parution du prochain numéro », avoue l’avocat des salariés. « Le prochain numéro sera prêt mercredi, mais on ne sait pas s’il sera imprimé », indique Thomas Simonian.

 

« Pas de confusion entre l’actionnaire et le journal »

Soupçonné d’avoir monté un système d’escroquerie pyramidal sur le marché de la crevette brésilienne, Marcial Layani est actuellement en détention provisoire à Bordeaux. « Nous ne voulons pas qu’il y ait de confusion entre l’actionnaire et le journal », demande le coordinateur de la rédaction qui souhaite que le journal « puisse continuer à prospérer ». « Depuis trois ans, nous nous battons pour que le Journal Toulousain prenne une place importante dans la région, nous avons donc décidé de créer un comité de soutien pour la pérennisation du titre », explique Thomas Simonian. « Un comité de soutien qui sera chargé d’alerter et de mobiliser les pouvoirs publics », termine Maître Benarrous qui avoue que l’idéal serait « de trouver un repreneur ».

Guillaume Truilhé