La sonde spatiale Rosetta s’est « réveillée » après 10 ans de voyage

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La date du 20 janvier marque le début d’une année 2014 particulièrement riche pour Rosetta, la sonde spatiale de l’ESA, qui se rapprochera progressivement de son objectif, la comète Churyumov–Gerasimenko. Après 957 jours d’hibernation dans l’espace lointain et 10 ans de voyage, Rosetta s’est « réveillée » à 19h17. Un exploit retransmis en direct de l’Université Paul Sabatier.

 

Une centaine de personnes étaient présentes ce lundi soir dans l’amphithéâtre de l’Université Toulouse III pour assister au réveil de la sonde spatiale Rosetta. Une ambiance lourde était palpable à l’attente du signal qui ne vint qu’aux alentours de 19h15. « C’est une grande 1ère » a déclaré Marc Pircher, directeur CNES de Toulouse. La sonde spatiale Rosetta et son robot d’atterrissage Philae ont en effet répondu à l’appel après 10 ans de voyage et quelque 2 années d’inactivités. Elle sera la 1ère à se poser et à graviter autour d’une comète (Churyumov–Gerasimenko). Un exploit à la hauteur de la joie des participants à la mission filmée en direct de l’Agence spatiale européenne à Darmstadt et retransmise sur l’écran géant mis en place par l’Université Toulouse III. Il faut dire que cette mission à 1 milliard d’euros, est la plus ambitieuse jamais entreprise par l’Europe et pourrait apporter des informations sur « les conditions dans lesquelles le système solaire s’est formé », révèle l’astrophysicien Henri Rème. Pour cela, la mission étudiera « les boules de glace et de roche qui viennent se désintégrer en s’approchant trop près du Soleil ». Présentes depuis l’origine du système solaire, « elles pourraient permettre de comprendre son origine et son évolution et savoir si les comètes ont joué un rôle dans l’apparition de l’eau, voire de la vie, sur Terre ».

 

Prochaines étapes

La prochaine étape sera l’activation de l’atterrisseur Philae le 28 mars prochain. Développé en consortium avec le CNES et le DLR (Allemagne), c’est lui qui fournira les 1ères images depuis la surface de la comète. « Une prouesse scientifique jamais égalée auparavant », souligne Marc Pircher. En effet, pour réussir cet exploit, Rosetta devra s’approcher à quelques kilomètres de la comète avant de larguer Philae qui devra atterrir sans encombre sur un astre à la gravité 100 000 fois plus faible que sur Terre. Une opération périlleuse qui débutera le 28 mars prochain avec l’activation de l’atterrisseur. Le 21 mai, une première manœuvre de rendez-vous avec la comète est programmée pour un atterrissage de Philae sur la comète prévu en novembre.

Article de Téo Henriet