R.A.P : « La publicité est dangereuse pour notre santé mentale »

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Créée en Septembre dernier, l’antenne toulousaine de « Résistance à l’Agression Publicitaire » (ou R.A.P), organise des actions tous les mois pour alerter les habitants de la ville rose sur la surexposition à la publicité. Rencontre avec un responsable de l’antenne toulousaine, qui a préféré garder l’anonymat.

 

Toulouse Infos : Le R.A.P a pour objectif d’alerter les gens et leur faire prendre conscience de la surexposition publicitaire. Mais où est réellement le risque ?

R.A.P : La publicité est à présent partout lorsque nous nous déplaçons dans la rue. C’est dangereux pour la santé mentale des personnes car même si nous n’y faisons plus attention, notre subconscient lui est marqué. Cela provoque un état de frustration permanent car la publicité nous met constamment face à un message qui pourrait ressembler à : « si vous voulez être heureux, ayez telle voiture, tel produit, etc  ». On nous parle beaucoup de vol, et ce n’est pas anodin. En cette période de crise, les gens désirent toujours consommer pour arriver à ce bonheur illusoire, mais ça reste illusoire. Le vol est donc une solution pour se procurer ces biens censés leur apporter du plaisir.

T.I : Comment agissez-vous fasse à la publicité ? Quels sont vos modes d’action ?

R.A.P : Pour ouvrir une antenne et se prétendre du R.A.P, il faut répondre à certains critères. Toutes les actions ne doivent comporter ni violence ni dégradation et rester dans un cadre légal. Ce que nous faisons reste principalement un droit de réponse public face à une publicité, rien de plus.

T.I : Mais faire de l’affichage anti-publicité sur des panneaux d’affichage, est-ce que ça ne revient pas à faire de la promotion d’actions comme le font les réclames ?

R.A.P : Vous avez raison, nous faisons attention que ça ne soit pas un matraquage dans l’autre sens. Après, la communication publicitaire et la communication d’une idée n’est pas la même chose. Nous ne sommes pas dans une démarche mercantile et nous ne faisons des actions que les premiers dimanche du mois. Notre objectif est avant tout de réveiller les consciences et non de faire de la publicité pour notre association.

T.I : Avez-vous tenté de contacter les administrations publiques afin de leur faire part de votre mécontentement ? Afin, peut-être, de trouver une solution ?

R.A.P : Oui, mais ça n’avance à rien. La municipalité nous explique qu’elle a une politique plus dure en matière d’affichage que dans d’autres villes, et qu’elle a créé des zones franches sans publicités. On nous explique aussi que l’affichage publicitaire rapporte de l’argent à la ville et qu’il est difficile de faire sans de nos jours. Enfin, les interlocuteurs que nous rencontrons nous disent toujours la même chose : «  je suis totalement d’accord avec vous mais je ne peux rien faire, je n’ai pas de pouvoir décisionnel  ». Donc la situation est bloquée.

T.I : De nos jours, la publicité sur internet est très intrusive, vous agissez aussi dans ce secteur ?

R.A.P : Non, nous n’y avons pas encore réfléchi et c’est un univers où il est difficile d’agir. Nous n’allons pas remplacer les publicités des sites, et nous pouvons encore moins mettre des affiches sur les sites. Tout ce que je peux recommander, c’est d’utiliser Ad-Block, afin de souffrir le moins possible de cette pollution visuelle.

T.I : La prochaine action ?

R.A.P : Cela sera comme tous les premiers dimanche du mois, nous allons nous rendre à Jean Jaurès et mettre en place une action, que nous ne connaissons pas encore. Nous invitons un maximum de personnes à nous rejoindre.

 

Propos recueillis par François Nys