Une action pour les oubliés de Dalo

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Une dizaine de militants du Droit Au Logement de Toulouse menaient hier une action en faveur du relogement. Photo / CTDRUne dizaine de militants du Droit Au Logement de Toulouse menaient hier une action en faveur du relogement. Le droit au logement est inscrit dans la loi depuis une vingtaine d’année. Expulsés, mal-logés, sans logis : la réalité est tout autre.


Le DAL assiste au quotidien les personnes mal-logées ou sans logis. Cette mission est une lutte quotidienne, malgré la loi DALO (Droit Au Logement Opposable) du 5 mars 2007. Malgré voire à cause de cette mesure selon les militants. L’association réaffirme en effet son mécontentement concernant les dispositions prises par l’Etat. En cause, « un droit au logement opposable qui n’est opposable à rien du tout puisqu’on est confronté à un manque de logement », nous dit Luc Novales. Selon le collectif, l’Etat a pris une mesure sans se donner les moyens nécessaires pour qu’elle soit efficace : « La loi Dalo a été mise en place à grands coups médiatiques mais l’Etat derrière n’a rien fait pour résoudre le problème ». A l’heure actuelle, moins de 20% des personnes qui se lancent dans ces procédures sont relogées. A Toulouse, seuls 220 dossiers sur 600 aboutissent. Une proportion impensable pour les associations qui tentent de démontrer que « le problème n’est pas tant la procédure que le manque de logement ».


Un cas en particulier a été mis en avant dans ce mouvement : celui de Josianne Smith, 40 ans et SDF depuis plus de vingt ans. Après avoir obtenu un avis favorable lors de la commission Dalo début septembre, sa situation est restée inchangée jusqu’au mois de décembre quand le Dal s’est saisie du dossier en s’adressant à la maison relais de la rue Vélane. Madame Hochedel, de l’association « Cités de la Madeleine », s’était alors engagée pour la reloger. Mais vouloir n’est pas toujours pouvoir. Trois mois plus tard, Josianne est toujours sans logis.


Pour lutter contre cette injustice, elle a tout de même un recours : se retourner contre l’Etat. Si elle utilise ce droit et qu’elle obtient gain de cause, sera-t-elle enfin relogée ? « Même pas », déplore le DAL. L’Etat sera obligé de verser une astreinte qui sera destinée à un fonds de construction de logements sociaux.


Pour que sa situation change, il faut continuer à se mobiliser. Pour cela, les militants accompagneront Josianne Smith cette après-midi à la Préfecture.

Anaïs Michot