Sous le métro, des élus

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Pour les citoyens toulousains bloqués dans l’inhabituel froid matinal cette semaine, au lieu de la chaleur du métro, beaucoup de choses à méditer. Sur le chemin du travail, ils ont appris ce matin que l’intersyndicale de la régie de transport SMTC-Tisséo est encore une fois ballotée par les chicaneries venues d’en haut.

Le député-maire de Toulouse et président du Grand Toulouse, Pierre Cohen, vise une autre présidence : celle de Tisséo à la place de Stéphane Coppey, du groupe des Verts, pour assurer un interlocuteur stable et résoudre la grève.

Depuis quelque temps déjà, la guerre du métro fait rage.

De maire de Ramonville et membre du Sicoval, Pierre Cohen est passé maire de Toulouse et président du Grand Toulouse. Aujourd’hui au Sicoval, Christian Lavigne est président de la commission transports et maire de Labège, commune dont la liaison en métro avec Toulouse est prévue depuis 2006. Mais des dissensions politiques animent apparemment les deux maires socialistes, puisque Tisséo et le Sicoval ne cessent de se mettre des bâtons dans les roues.

Dernière querelle en date: le Sicoval a rendu œil pour œil le « blocage » du prolongement de la ligne B, qui s’expliquerait selon M. Cohen par les dettes de Tisséo de plus d’un Milliard d’euros.

Le projet du tramway qui doit desservir l’aéroport en 2013 baptisé « Envol » n’est pas prêt de décoller : le financement doit être voté à l’unanimité par les collectivités. Le Sicoval refuse de voter le projet tant que la concertation publique prévue n’a pas eu lieu.

15 jours après l’éviction du directeur du SMTC, suite à une perquisition judiciaire pour « faux et usage de faux en écriture » qui fait suite à une plainte de François-Régis Valette, président du Sicoval.

Dent pour dent, Pierre Cohen démissionne hier du conseil syndical de Tisséo, avec 7 autres représentants PS, PC et PRG, pour mieux s’y faire élire président, afin de résoudre la crise chez Tisséo.

Le président Vert de Tisséo, Stéphane Coppey, devrait céder sa place aux pleins pouvoirs du député-maire malgré l’accord électoral conclu entre le PS et les Verts en 2008. A l’approche des élections régionales, les transports sont à Toulouse un enjeu politique délicat qui a du mal dans les virages à gauche.

Suite de notre lexique occitan : « garrolha » signifie querelle.


Réaction des Verts sur la situation de Tisséo par ToulouseInfos

Anaïs Wahl