Quand le diabète fait tomber les frontières

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Le CHU de Rangueil expose les photos de Delphine Arduini et de Christophe Crempé, son mari. La jeune diabétique de type 1 a parcouru 17 pays et rencontré des centaines de personnes dans sa condition.


Plus de 30 000 clichés ont été pris lors de ses 350 jours de voyage et 43 ont été retenus pour illustrer le quotidien des diabétiques à travers le monde. Inde, Equateur, Japon, Chili, Mongolie ou encore Indonésie, le but de la jeune femme de 32 ans était de rencontrer les autres malades et d’échanger ses doutes et ses forces pour vivre au-delà de sa condition.

C’est à 16 ans que Delphine est diagnostiquée. Le 14 novembre 1994 exactement, journée mondiale du diabète. Triste ironie. Il lui faudra désormais mesurer plusieurs fois par jour son taux de glucose et s’injecter régulièrement de l’insuline. Dès ce jour, sa décision est prise : les rêves doivent être réalisés. Elle réussit à concrétiser l’un des siens quelques années plus tard : un Tour du Monde pas comme les autres. Son objectif est de « démontrer qu’il est possible de s’affranchir des contraintes de la maladie ».

Qu’il s’agisse du groupe de Japonais avec qui elle continue de communiquer via Internet, de la découverte du service de diabétologie de l’Hôpital de Papeete et des diabétiques venus d’îles lointaines pour la rencontrer, ou de cette journée passée à Bangkok à participer à un atelier d’éducation nutritionnel et à découvrir la valeur glucidique du Dragon Fruit, à chaque fois des liens se créent. Chacun est différent et pourtant les malades ressentent les mêmes choses, se posent des questions identiques et ces rencontres permettent de s’apercevoir qu’ils ne sont pas seuls à se les poser.

Valparaiso a été un tournant durant ce grand voyage. Là-bas, Delphine y a rencontré une jeune mère qui depuis à retrouvé l’espoir. Son fils de 13 ans est tout aussi atteint que la Française. Lui aussi doit surveiller ce qu’il mange et limiter ses efforts pour ne pas entrer en hypoglycémie. Lui aussi soit s’injecter de l’insuline à chaque fois que son taux de glucose n’est plus suffisant pour nourrir ses cellules. Mais lui aussi, atteint du diabète de type 1, pourra réaliser ses envies futures malgré les contraintes.

Toutes ces histoires font désormais le tour de France des hôpitaux en images. Et à Toulouse, l’exposition « Voyage en Glucosie » s’est arrêtée au CHU de Rangueil. Jusqu’au 5 novembre, il sera possible d’en apprendre plus sur la maladie et les méthodes pour mieux vivre avec.

 

Walid Hamadi