Molex : un procès pour l’honneur

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Tribunal de grande instance de Toulouse. Photo / CTI archive

Le Tribunal correctionnel de Toulouse examine aujourd’hui une plainte contre Molex pour entrave au fonctionnement du comité d’entreprise (CE). C’est l’occasion de revenir sur le licenciement de 283 employés de l’usine de Villemur-sur-Tarn.

 

William Brosnan, cogérant de Molex et Philippe Fort, directeur général de l’usine sont accusés d’ « avoir entravé le fonctionnement du CE en ne respectant pas les règles relatives à son information et à sa consultation préalable en matière d’organisation, de gestion et de la bonne marche de l’entreprise ». En effet, le comité d’entreprise n’aurait pas été suffisamment informé de la procédure de fermeture engagée par la direction de l’équipementier le 23 octobre 2008.

Coup de théâtre, le tribunal de grande instance de Toulouse juge quelques mois plus tard cette demande irrecevable et la firme américaine doit reprendre à zéro. Ce licenciement devait avoir lieu alors que l’inspection du travail avait refusé de cautionner les motifs avancés par la direction, à savoir des problèmes financiers.

Pourtant, le 1er octobre 2009, les employés de Molex sont finalement licenciés, onze mois après le début de leur mouvement de protestation. Par la suite, les dirigeants de Molex ont envoyé une motion à Xavier Darcos, alors Ministre du Travail, afin que les licenciements et la cessation d’activité soient reconnus comme justifiés. Ils ont obtenu gain de cause le 24 mars dernier : « J’ai reçu ce matin un courrier du ministère du Travail qui accepte le licenciement pour raison économique », déplore Denis Parise, secrétaire du comité d’établissement. « L’inspection du travail avait refusé les licenciements pour absence de motif économique, mais aujourd’hui, par cette décision, le Ministère du Travail considère que Molex, avec 1,2 million d’euros de bénéfices, était en difficulté financière et pouvait licencier », dénonce-t-il.

Sur les 283 salariés licenciés, seule une cinquantaine d’entre eux ont retrouvé du travail, les autres étant en congé de conversion jusqu’à l’été 2010. Denis Parise est quant à lui conseiller régional sur la liste PS de Martin Malvy, président de Région. A Villemur-sur-Tarn, le site de l’équipementier automobile a été racheté par le fond d’investissement américain HIG pour un euro symbolique ainsi qu’une partie de l’activité de l’usine.

 


Dimitri Morel et Anaïs Michot