Unity Cube veut « occuper l’espace inoccupé » pour offrir un toit aux plus précaires

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Unity Cube veut « occuper l’espace inoccupé » pour offrir un toit aux plus précaires
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À Toulouse, un groupe d’étudiants s’est lancé dans un pari fou : offrir un toit aux personnes en situations précaires en aménageant des bureaux vides. En pleine concrétisation, l’initiative solidaire de l’association Unity Cube répond aux enjeux actuels.

 

 

 

 

 

« Occuper l’inoccupé » pour loger les populations précaires, un défi en béton entrepris par le collectif Unity Cube. Il y a 2 ans, cette association à but non lucratif a proposé d’installer des modules d’habitation dans des bâtiments inoccupés. Tout est parti d’un projet inventé par 6 étudiants de l’INSA et l’ENSA de Toulouse. « À la base on est une bande d’amis » explique Théo Guérini, ingénieur génie civil et étudiant en architecture.

 

Aujourd’hui, Unity Cube compte 11 membres, pour la plupart liés au domaine de l’ingénierie, mais pas seulement. Architectes, juristes et même communicants sont tous sont réunis autour d’un même but : utiliser les locaux inoccupés pour « héberger un maximum de personnes ». Après avoir remporté un concours d’entreprenariat, le projet toulousain a été salué par le Crédit Agricole 31, qui apporte désormais un soutien financier. Unity Cube a également lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme “les Petites Pierres” en octobre 2016. Cela lui a permis de récolter la somme significative de 4000 €. Le Crédit Agricole 31 a alors doublé le montant pour permettre à l’association d’atteindre son objectif avant la date butoir. C’est ainsi que le projet Unity Cube a commencé sa concrétisation.

 

« Une boîte dans la boîte » pour loger un maximum de personnes

L’idée est apparue de manière « logique », témoigne Théo Guérini, l’un des ambassadeurs du projet. Les étudiants sont partis d’une simple et triste constatation : en France, les bureaux vides ne se comptent plus mais le manque urgent de logements ne cesse d’augmenter. Alors que des familles en situation précaire n’ont plus que jamais besoin d’un toit, ce sont des mètres carrés qui se perdent inutilement. À Toulouse, comme à l’échelle nationale, la situation est alarmante.

 

Unity Cube affirme qu’un module standard, soit environ 35 m², aménagé avec des pièces de vie, peut constituer une solution de logement pour 4 personnes. Un nombre humble, comparé du nombre de demandes, mais non négligeable. Cette initiative s’inscrit dans un contexte bien spécial. « La France s’est engagée en 2015 à accueillir 30 000 nouveaux réfugiés conformément au plan de répartition élaboré par la Commission Européenne. Dans le même temps, plus de 800 000 Français sont encore considérés comme aux portes du logement. » explique l’équipe sur son site. Ces modules d’hébergements sont personnalisables en fonction de la typologie de l’habitant et pourraient tout aussi bien convenir à des personnes sans domicile fixe, qu’à des populations réfugiées.

 

Les bâtiments exploités sont en moyenne compris entre 800 m² et 1000 m² mais l’étude englobe des superficies pouvant atteindre les 3000 m². Unity Cube mobilise agences immobilières, collectivités et même particuliers, propriétaires de bureaux inutilisés. En effet, le projet de ces maîtres d’œuvre présente également des avantages économiques pour eux, puisque la vacance de ces espaces vides engendre un coût onéreux.

 

Unity Cube est une solution de logement d’une durée de 6 mois à 3 ans. Les modules peuvent ensuite être désinstallés pour restituer à son propriétaire, le lieu d’accueil en son état initial. Ce projet, consiste grossièrement à insérer une « boîte dans la boîte » tout en conservant le bâtiment exploité. Comme beaucoup d’autres d’initiatives solidaires, le projet d’Unity Cube séduit. Bientôt concrétisée à Toulouse, la solution trouvée par l’association tend à investir la capitale. En attendant, l’équipe est en plein travail pour assurer l’installation du premier édifice concerné dans la Ville rose.

 

 

 

 

 

Kenza Gros Desormeaux