Les « petits frères des Pauvres » œuvrent en faveur des « migrants âgés ».

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Petits frères des Pauvres photo : toulouse infos

En 2004, le Comité de Coordination pour la Promotion de la Santé de la Haute-Garonne (CCPS), alertait l’association des « petits frères des Pauvres » de Toulouse, sur les conditions d’isolement dans lesquelles étaient plongées les Travailleurs Migrants arrivés en France dans les années 1950 -1970, devenus au gré des années des personnes âgées.

 

 

Jusqu’au début des années 2000, ces travailleurs venus principalement des pays du Maghreb et du Sénégal étaient logés dans des Foyers pour Travailleurs Migrants (FTM). Conçus comme des espaces collectifs, ces logements devenaient au fil du temps inadaptés au vieillissement des personnes et à leurs éventuels handicaps : « C’étaient des chambres où il y avait le partage de parties communes et pas forcément d’ascenseurs. Ces logements étaient très inadaptés aux conditions de vie des résidents. Accessibilités limités. Intimité restreinte », nous explique Patricia Dato, en charge de cette action pour les « petits frères ».

 

Après une longue enquête et plusieurs concertations auprès des résidents, l’Adoma (organisme en charge du logement des populations les plus démunis), a entrepris un immense chantier de réhabilitation afin de transformer ces foyers vétustes en résidences sociales : « Cette réhabilitation a pour objectif de permettre aux personnes d’avoir un logement adapté à leur situation. Les travaux engagés sont en cours d’achèvement », nous précise Patricia Dato.

 

Désormais locataires de logements individuels équipés des espaces cuisine et sanitaire nécessaires, avec la suppression des parties communes, les résidents ont vu peu à peu les occasions de se retrouver s’estomper puis disparaître, pour laisser s’installer un isolement de plus en plus pesant.

 

Une main tendue en guise de réponse

Dès lors, la nécessité de mettre en place des espaces d’accueil favorables à la rencontre et à l’échange s’imposait. Sollicitée par le CCPS, l’association des « petits frères des Pauvres » a répondu présente : « Pendant longtemps, ce public a été invisible dans la société. On a beaucoup travaillé avec les partenaires pour qu’il y ait une meilleure prise en charge de ces personnes. Dans le centre-ville de Toulouse, nous les accueillons dans les résidences sociales de la rue Héliot, de Bayard ou encore de Dalayrac », nous indique Madame Dato.

 

Aujourd’hui, l’antenne de Toulouse accompagne deux fois par semaine une trentaine de personnes. Grâce à l’action de ses cinq bénévoles, les résidents peuvent trouver au cœur de leurs résidences, un endroit où se rencontrer, échanger autour d’un goûter, créer du lien, et ainsi, favoriser la solidarité. En plus de ces moments collectifs, ils reçoivent une aide pour répondre à leurs questions administratives, lire un courrier ou veiller au bon respect de leurs droits. Enfin, plusieurs fois durant l’année, ils se retrouvent avec les autres bénéficiaires de l’association pour faire connaissance, partager un événement, ou partir quelques jours, quelque part, lors d’un « séjour vacances ».

 

Dans son action en faveur de toutes les personnes âgées isolées, l’association des » petits frères des Pauvres » permet à tous ses bénéficiaires de porter un regard nouveau sur eux-mêmes. Ils retrouvent une place au sein d’une communauté, et obtiennent les conditions favorables à une meilleure intégration dans la cité.

 

 

Bruno Samé