Loin de l’esprit « Charlie » la mobilisation pour les victimes des attentats en Tunisie a été très faible à Toulouse

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association citoyens des deux rives devant consulat
photo : toulouse infos

À l’appel de l’association « citoyens des deux rives », une dizaine de personnes ont tenu à  rendre hommage aux victimes des derniers attentats de Sousse devant le consulat tunisien des allées  Jean-Jaurès. Par cette action le collectif voulait démontrer qu’il ne fallait pas avoir peur des terroristes et que la Tunisie avait été visée car elle est une jeune démocratie fragile dans le contexte géopolitique qui l’entoure.

 

 

Déçu par le peu de mobilisation devant le consulat tunisien, Rafik Ben Amor vice-président de l’association replace cette manifestation dans son contexte. « Le but de cette manifestation c’est de dire que nous n’avons pas peur, que nous allons résister et qu’à chaque fois nous serons là. Malgré le peu d’engouement des Toulousains et des Tunisiens aujourd’hui j’espère que les gens ne s’habituent pas à l’horreur sinon cela voudrait dire que les terroristes ont gagné la bataille ». Malgré la déception Rafik Ben Amor n’oublie pas les victimes de Sousse et leurs familles, « le deuxième message est un message de soutien aux victimes de cet acte odieux, des touristes essentiellement britanniques qui étaient en vacances en Tunisie pour soutenir le pays au niveau économique et au niveau du moral. Ils ont été fauchés de manière absurde car je ne vois aucune raison logique et valable à ces actes-là ». Placée aux portes de la Libye, la Tunisie pourrait d’après Rakik Ben Amor devenir une nouvelle porte d’ entrée pour le terrorisme si la communauté internationale et la France ne se penchent pas sur le dossier. « Nous lançons aussi un appel à la France pour nous aider au niveau logistique, nous sommes un petit pays qui n’a pas l’habitude des attentats, c’est nouveau chez nous et nous avons besoin de moyens afin que notre démocratie ne plie pas face au terrorisme ».

 

La tentation de la dictature :

après les attentats de Sousse et du Bardo il y a 3 mois les membres de l’association se demandent collégialement comment mieux défendre la Tunisie mais sans revenir à un pays fermé comme au temps de Ben Ali nous explique Khaled un sympathisant du collectif. « Les Tunisiens vont finir par se demander si ce n’était pas mieux avant car d’après certains Ben Ali savait y faire avec les terroristes islamistes mais nous ne voulons plus d’un pays avec un policier derrière chaque habitant », termine Khaled.

 

 

Pierre Jean Gonzalez