Marathon des Mots : Daniel Mesguich du pays des druzes au Cloître des Jacobins

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daniel mesguich aux jacobins CGVidal

A l’occasion du cycle de lecture « De Beyrouth à Damas », le 11è festival international de littérature Le Marathon des Mots, a permis à un auditoire nombreux, de venir écouter Daniel Mesguich, au cloître des Jacobin le vendredi 26 juin 2015, lire un long passage du livre de Rabee Jaber, Les Druzes de Belgrade paru aux éditions Gallimard.

 

 

De nationalité franco-algérienne, l’acteur de 63 ans Daniel Mesguich, est célèbre pour ses nombreux rôles au cinéma ou au théâtre, mais surtout pour ses talents de metteur en scène. Professeur d’art dramatique et écrivain, il a lu et fait découvrir à une assistance suspendue, l’histoire d’Hanna Yaacoub, un jeune père de famille, condamné arbitrairement à Beyrouth en 1860, à la déportation. Peu de préparation pour cette impressionnante justesse dans la performance : « j’ai lu rapidement le texte pour voir à peu près l’histoire. Ensuite, au fil de la lecture, je me suis laissé imprégner et guider par l’histoire », nous confie Daniel Mesguich.

 

Un récit au parfum d’actualité

En compagnie d’Hanna Yaacoub et de Druzes devenus au fil des années, ses frères dans la détention, l’auditoire est plongée pendant près d’une heure, dans l’histoire singulière de ce vendeur d’œufs. Victime collatérale d’une guerre sanglante, il est contraint de se constituer prisonnier, sous peine d’avoir la langue tranchée. Traîné malgré lui sur la route des Balkans, le long du fleuve du Danube et des routes de Bosnie, il subira durant de nombreuses années, la vie rude des geôles de Belgrade, avant enfin, pouvoir rentrer chez lui et revoir les siens.

 

À travers le récit de ce voyage sur les chemins de l’enfer, retentit au loin, la souffrance contemporaine de ces hommes et femmes, d’Afrique ou d’ailleurs, qui aujourd’hui, quelque part, sont aussi sur la route, mais vers un avenir qu’ils rêvent plus clément : « La force de ce texte est de nous permettre d’avoir toutes les déclinaisons possibles de ce que représentent les druzes. C’est parce que dans le texte le mot druze veut dire plus que druze, qu’il tire sa force dans la littérature. L’histoire concerne à la fois les druzes qui ont été enlevé de Beyrouth à Belgrade, mais plus généralement elle parle de tous les cas de figures. C’est en cela que ce texte est fort », termine enfin Daniel Mesguich.

 

 

Les Druzes de Belgrade de Rabee Jaber (Gallimard).

 

 

Bruno Samé