Philippe Saurel. « Je demande que Paris ne nous méprise pas »

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hôtel de ville de Montpellier
C : ville de Montpellier

Avant l’officialisation du choix de Toulouse comme capitale de la nouvelle région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon ce mercredi 22 avril, le maire de Montpellier Philippe Saurel a accordé une interview à Toulouse infos. Même s’il ne conteste pas le probable choix de la ville rose, cet élu de gauche sans étiquette n’est pas non plus dans son esprit aux ordres de Paris.

 

 

Toulouse Infos : A quel niveau les Montpelliérains pourraient-ils être lésés si Toulouse était choisie ?

Philippe Saurel : Ce qui est important c’est que dans l’attribution des pouvoirs et des compétences les 2 villes reçoivent la même attention dans un soucis d’équilibre et ceci au-delà de l’attribution de tel siège ou de tel siège. Il faut que l’attractivité des 2 métropoles demeure intacte et si l’image est écornée parce que l’une à tout et l’autre rien, ce sera néfaste pour celle qui n’a rien. Les entreprises ou les chercheurs du monde entier quand ils auront un choix à faire se tourneront plus vers la métropole la mieux lotie.

 

TI : Montpellier est l’unique grande ville de gauche dans le sud, cela peut-il vous aider à négocier avec le gouvernement ?

PS : Montpellier est un cas un peu particulier dans le royaume car Je suis d’une gauche un peu particulière, je suis proche des socialistes car c’est ma famille d’extraction mais lorsque je traite des affaires communales je n’en fais pas une affaire de chapelles. Je n’ai aucun groupe politique par exemple à la métropole et pourtant j’arrive à la diriger en travaillant avec des femmes et des hommes de gauche comme de droite.

 

TI : Vous craignez donc que Toulouse soit mieux traitée ?

PS : Je veux que les 2 villes soient traitées de façon équitable, je n’ai pas dit de façon identique car nous ne sommes pas identiques, moi ce que je demande c’est tout simplement que nous ne soyons pas méprisés par Paris, c’est l’impression que j’ai et j’ai l’expérience de ce milieu sinon je n’aurai pas gagné sans étiquette.

 

TI : Quels Rapports entretenez-vous avec Jean-Luc Moudenc ?

PS : Entre Jean-Luc Moudenc et moi nous avons une relation très amicale et une vision de co-construction de la grande région. Nous avons voté à la métropole de Toulouse et à la métropole de Montpellier à l’unanimité une délibération qui fixe le cadre de nos rapports. C’est une sorte de pacte de non-agression qui dit que nous n’avons aucun intérêt à se faire guerre, il vaut mieux une bonne complémentarité qu’une guerre stérile.

 

TI : Quels sont les pôles d’excellence de Montpellier que vous voudriez mettre en avant dans cette nouvelle région ?

PS : La ville de Montpellier s’articule autour de 6 pôles, de 6 orientations politiques, ces thèmes sont la santé, le numérique, la mobilité, le tourisme, l’agroécologie et la culture et l’enseignement supérieur. Ces thèmes sont d’ailleurs pour la plupart communs avec Toulouse comme j’ai pu le constater à travers mes échanges avec Jean-Luc Moudenc.

 

 

Propos recueillis par Pierre Jean Gonzalez