Vidéoprotection : Toulouse demande 7M€ à l’Etat

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Conseil municipal de Toulouse (illustration). Photo / CTI

Budget, sécurité, culture, logement, 141 délibérations étaient à l’ordre du jour du Conseil municipal de vendredi. Dans un contexte social tendu, l’opposition a une nouvelle fois contesté l’installation de caméras de vidéoprotection et s’est vu opposer une fin de non-recevoir concernant la demande d’expérimentation de l’encadrement des loyers.

 

Le Conseil municipal de vendredi a débuté sous légère tension alors que manifestaient les syndicats CGT et Sud 31 contre « l’austérité et la politique libérale ». Après une minute de silence et l’hommage unanime des groupes du Conseil municipal à Hervé Gourdel, otage français tué par ses ravisseurs en Algérie, Pierre Cohen lance les hostilités. « Je suis inquiet quant à la brutalité des méthodes et décisions prises ces derniers mois. Non seulement le plan de restrictions budgétaires fragilise une partie des agents municipaux, et en particulier ceux et celles, non titulaires, de catégorie C, mais il risque également, à terme de détériorer la qualité de notre service public local ». Une mise en bouche avant le principal désaccord entre majorité et opposition : la sécurité. À l’occasion d’une délibération concernant la demande auprès de l’État d’une subvention de 7,2 millions d’euros pour la mise en place de 350 caméras de vidéoprotection, Pierre Cohen affirme cet outil « ne servira qu’à lutter contre le sentiment d’insécurité, alors que le problème est bien plus complexe ». Le groupe écologiste dénonce lui aussi « l’effet d’éparpillement » qu’aura le dispositif, et s’indigne également des chiffres « légèrement différents de ceux qui ont été annoncés, passant de 200 caméras à 350 ». « Un diagnostic se fera, en concertation avec la commission des libertés publiques », rassure l’adjoint aux finances Sacha Briand qui se félicite également de « la baisse des dépenses de fonctionnement qui va limiter l’emprunt 2014 à environ 50 millions d’euros au lieu de 100 millions ».

« Normal », répond l’ancien grand argentier de la mairie qui rappelle que « les 100 millions d’eurs n’étaient qu’une projection comptable qui n’avait pas vocation à être réalisée ». « Le « trou » financier brandit comme une menace pour justifier vos renoncements n’existe pas. Les baisses de dotation d’État étaient connues dès le mois de janvier. Pourtant, dans votre campagne électorale, vous avez promis une troisième ligne de métro, au coût estimé de 200 millions, soit la moitié de l’enveloppe pour les transports publics. La pertinence de vos chiffres montre que votre programme était basé sur du sable », lance Joël Carreiras.

 

Un beau geste

La délibération numéro 52 proposait de réduire de 200 000 euros à 70 000 euros annuels la redevance que paye le TFC pour la location du stade, mais le président du club, Olivier Sadran, a refusé. Cette délibération devait être votée en dédommagement des travaux de rénovation du Stadium, en vue de l’Euro 2016, mais « l’implication de la municipalité pour refaire la pelouse et les contraintes budgétaires actuelles » ont poussé le club à accepter de payer la somme initiale pour les deux saisons à venir.

 

Pas d’encadrement des loyers à Toulouse

Début septembre, le Premier ministre a ouvert la possibilité aux grandes villes d’entrer dans un dispositif d’expérimentation d’encadrement des loyers, en application de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové. L’occasion pour l’opposition municipale, de demander à Jean-Luc Moudenc de « l’appliquer sur le sol toulousain pour empêcher l’inflation des prix ». « Il s’agit de la responsabilité de la mairie de l’expérimenter », explique Antoine Maurice, président du groupe écologiste qui va se heurter au refus de la majorité. « Le prix au mètre carré est un des plus faibles de France », explique Frank Biasotto, adjoint au maire en charge du logement. « Appliquer cet encadrement des loyers pourrait créer des tensions sur le marché et effrayer les investisseurs ». Un argument qui fait bondir le président du groupe communiste, Pierre Lacaze, qui regrette que l’équipe en place « ne se soucie que des promoteurs et des constructeurs, mais vous ne cherchez pas à soulager les familles toulousaines ».

 

Guillaume Truilhé et Nicolas Drusian