« Il y a de plus en plus d’obèses, notamment en Europe »

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Image d’illustration. Photo / Crédit Fotolia Kokhanchikov

Depuis le mois d’avril, le centre d’investigation clinique de Toulouse recherche des hommes obèses pour participer à une étude. Les cinq premiers volontaires ont été suivis pendant huit semaines au cours desquelles ils ont été soumis à un régime hypocalorique. Vanessa Rousselet, attachée de recherche clinique, revient sur cette expérience.

 

Toulouse Infos : Que cherchez-vous à analyser à travers cette étude ?

Vanessa Rousselet : Nous voulons observer comment le métabolisme d’un homme obèse évolue lors d’un régime hypocalorique, régime qui n’a pas été choisi par hasard, tout comme la tranche d’âge des volontaires (entre 30 et 40 ans et entre 60 et 70 ans). Un homme âgé perd plus difficilement du poids par rapport aux jeunes et le régime hypocalorique manque d’arguments pour prouver son efficacité. Nous voulons voir son impact sur le métabolisme d’un homme âgé obèse. Pour cela, nos volontaires sont suivis pendant huit semaines.

TI : Que doivent-ils faire pendant ces huit semaines ?

VR : Ils ont un régime hypocalorique supervisé par une diététicienne, associé à des exercices physiques, ce qui a pour effet d’éviter la perte musculaire. Un coach sportif mène les activités et s’adapte à ce que veut ou peut accomplir le volontaire. Ils participent aussi à quatre journées d’exploration pour évaluer les besoins énergétiques, analyser leur tissu adipeux et musculaire, leur sensibilité à l’insuline… Toutes sortes de tests effectués au début des huit semaines, et à la fin, pour comparer l’évolution.

TI : Qu’en est-il des résultats de l’étude ? Qu’avez-vous découvert ?

VR : Il est trop tôt pour le dire. Nous avons quelques résultats, mais il faudrait davantage de volontaires pour qu’ils soient concluants. 16 hommes entre 30 et 40 ans, et 16 hommes aussi entre 60 et 70 ans. Là, on pourra commencer à dégager des pistes de réflexion, ou même des résultats très concrets. Mais on est bien parti en tout cas !

TI : Combien avez-vous de volontaires pour l’instant ? Sont-ils satisfaits ?

VR : Depuis que l’on a commencé, au mois d’avril, nous avons eu 5 volontaires. Tous sont ressortis très contents, car ils avaient perdu du poids. Et puis ils continuent d’être encadrés par des diététiciens qui les aident à bien s’entretenir et bien se nourrir. Mais au-delà de l’étude, le plus important est qu’ils étaient tous ensemble. Il y avait de l’entraide et des échanges, ils se donnaient du courage pour se donner à fond.

 

Il faut arriver à comprendre l’obésité

 

TI : Pensez-vous que le problème de l’obésité devient urgent aujourd’hui ?

VR : Oui, bien sûr ! Il y a de plus en plus d’obèses, notamment en Europe. C’est un problème qui mérite de l’attention. Aujourd’hui, on vit plus longtemps, et c’est justement au bout d’un certain âge que l’obésité peut créer des problèmes qu’ils soient cardiovasculaires, respiratoires ou au niveau du métabolisme. Il faut arriver à comprendre l’obésité et s’occuper des personnes qui ont du mal à perdre du poids, car hormis le complexe esthétique, il y a un risque pour la santé de ces personnes.

TI : Votre étude ne s’applique pour l’instant qu’aux hommes. Pourquoi ?

VR : Le tissu adipeux des hommes et des femmes, une sorte de tissu graisseux si vous voulez, est différent. Nous préférions nous concentrer sur un cas précis pour l’instant. Mais si les résultats de notre étude sur les hommes sont concluants, nous pourrions éventuellement étudier le cas des femmes.

 

Propos recueillis par Nicolas Drusian

 

Le centre d’investigation clinique de Toulouse continue de chercher des hommes obèses entre 30 et 40 ans, ou entre 60 et 70 ans, avec un indice de masse corporelle compris entre 30 et 40. Une indemnisation de 600 euros est prévue. Contact au 05 61 77 25 02