« Le Conseil Général se comporte comme un parent maltraitant »

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Manifestation devant le Conseil Général pour protester contre l’arrêt des Accueils provisoires jeunes majeurs pour les migrants de plus de 19 ans. Photo / CTI

Jeunes, éducateurs de maisons d’enfants et syndicats se sont rassemblés lundi matin devant le Conseil Général de Haute-Garonne pour protester contre l’arrêt des Accueils provisoires jeunes majeurs pour les migrants de plus de 19 ans. Annoncée en aout, cette décision « met en péril tous les projets de ces jeunes et leur fait courir le risque d’être purement et simplement à la rue » dénoncent les syndicats.

 

« En annonçant l’arrêt des placements jeunes majeurs pour les jeunes migrants de 19 ans et plus, le Conseil Général abandonne une de ses missions premières, la protection des jeunes dont il a la charge », protestent les professionnels du secteur social. L’aide sociale à l’enfance, qui passe de 21 ans à 19 ans, entraîne déjà l’expulsion de jeunes majeurs des maisons d’enfants dans lesquelles ils sont suivis. « Le Conseil Général se comporte comme un parent maltraitant », s’emporte Stéphane Borras du syndicat du SUD, qui dénombre une « cinquantaine de jeunes concernés qui se retrouvent à la rue ». En effet, le 31 juillet dernier, chacun d’eux ont appris par leur chef de service qu’ils avaient entre 3 et 7 jours pour quitter leur l’établissement, bénéficiant pour s’en sortir d’une somme de 610 euros par mois pour les trois mois à venir. « Ce n’est pas assez », souffle Cécilia, jeune fille menacée d’expulsion. « Si on arrête d’être suivi, ce sera la rue pour la plupart d’entre nous ».

 

Les maisons d’enfants font pression

Depuis cette annonce du Conseil Général, certains établissements sont entrés en résistance en refusant d’expulser les jeunes concernés et tentent de faire pression sur la collectivité. Sandrine Loustalan, éducatrice dans une maison d’enfants, soutient ses protégés. « Pour l’instant, il n’y a pas eu de sanctions pour les avoir gardés. Il n’est pas question de les laisser livrés à eux-mêmes, le Conseil Général doit revenir sa décision », s’exclame-t-elle. « On ne peut pas leur demander de s’intégrer et de se débrouiller tout seul à 19 ans », s’indigne Nassy Aliouane, membres de la CGT. « Il faut revenir sur la décision d’abandonner les suivis de ces jeunes jusqu’à 21 ans. Ou ça ne fera naître qu’encore plus de misère et de délinquance ». Contacté par nos soins, le Conseil Général a annoncé qu’il recevra les syndicats et les associations ce mercredi. De leur côté, les syndicats appellent à un nouveau rassemblement jeudi à 11h30 devant le bâtiment du Boulevard de la Marquette.

Article de Nicolas Drusian